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Le Rire du serpent
17 décembre 2010

GRIMES Partie 3 (Ornicar) Chapitre 1

Enregistrement numéro 1 : La voix.

Tout a commencé, lorsqu’un soir après le repas, une voix a retenti dans l’Entraille. Tous les haut-parleurs se sont mis en action. La voix nous a dit qu’il fallait absolument faire quelque chose pour sauver les clowns de Dirus. Elle nous a indiqué le parcours et la date de leur déportation. Nous connaissions tous la part active des clowns dans la communication au sein de la résistance. Ce coup était, pour nous, un des plus difficiles à encaisser.

Par contre, c’était trop beau… Tous ces renseignements qui nous tombaient tout crus dans les oreilles. Ca sentait le piège à plein nez. Amandine qui venait de fêter son dixième anniversaire regardait le haut-parleur comme une boîte magique. Elle cherchait à comprendre comment une personne avait pu se cacher à l’intérieur. Martine vint la chercher pour que nous puissions commencer la réunion exceptionnelle du Conseil de Sécurité.

Pendant que nous débattions de ce nouveau problème entre chefs de section, la voix se refit entendre. Cette fois, seuls les haut-parleurs de notre bureau résonnèrent. Cela nous conforta dans l’idée que nous étions épiés depuis longtemps. Peu importe qui se cachait derrière la voix, mais cette personne avait les moyens de nous faire tomber à n’importe quel moment. Elle nous le confirma en nous annonçant que depuis quinze ans, elle suivait avec attention notre progression.

Le plan d’action qui nous a été présenté ne nécessitait pas un nombre d’homme important. La voix nous affirmait que la milice de la Kapitale serait désorganisée au moment de notre intervention. Le déménagement d’urgence fut tout de même préparé, mais sans grande conviction. Nous nous sentions pieds et poings liés.

Aussi étrange que cela puisse paraître, la voix parut sincère et nous l’avons écoutée. Grâce à elle, les clowns sont aujourd’hui hors de danger. Nous les avons cachés dans une autre partie des souterrains. Ils nous rejoindront dans quelques jours. Sans leur maquillage, ils ne craignent plus rien. Ils vont tenter de recréer le lien entre les différents réseaux de la résistance. Cela va être difficile sans la couverture du quartier-clown. L’ensemble du parc était truffé de moyens de communication. Il est encore trop dangereux de s’y rendre pour récupérer le matériel.

C’est juste après l’évasion réussie des clowns que j’ai été chargé de prendre contact avec la voix. Elle n’a pas été trop difficile à trouver car, au moment même où j’étais désigné, elle parla à nouveau pour me fixer un rendezvous.

Je dois me rendre à la cérémonie d’ordination des nouveaux novices de l’Ordre.

Nous avons programmé l’exode de l’Entraille pour demain, juste après ma rencontre avec la voix. De cette rencontre dépendra la mise en oeuvre du plan d’urgence. Je pars, donc, aussi sûr de moi qu’une mouche posant sa patte sur une toile d’araignée. Avant de me coucher, j’ai fait le tour de tous les chefs de section que je connais. J’ai comme un pressentiment. Celui d’être moi-même en exode imminent…

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