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Le Rire du serpent
15 janvier 2011

Grimes Partie 6 (Le Visiteur) Chapitre 4

La nuit, dans le parterre de tombes, le vide s’éternise.

Tu verrais l’âme d’un saint à l’odeur de son ombre. Et l’angoisse monte… démonte tes certitudes de maccabésursis.

Comme tu te sens minuscule au milieu de ces tombes lapidées de regrets éternels…

La nuit te conduit d’une tombe sur l’autre. Et l’autre est toujours plus froide, plus effrayante. As-tu peur ? Bien sûr que tu as peur ! Tu les devines sous les pierres… cherchant à sortir pour mieux te faire entrer. Tu les sens grignotant les quelques centimètres qui te séparent encore d’eux.

La nuit montre sa lune — Putain des temps passés qui rappelle à la vie ses tendres compagnons ! — Puis ça y est ! Tu les vois ! Tu les entends craquer, creuser le marbre froid et monter vers ta tombe. Ils te voient, entourent ton espace. Les quelques centimètres que tu croyais à toi.

La nuit est ta dernière nuit. Tu le sais ! Tu as peur ! Et la peur t’enlaidit, te ficelle et t’encercle dans ses limbes profondes. Sens-tu les ombres pourrissantes balayer l’épitaphe ? Sens-tu ta main trembler au contact des os ?

Sens-tu l’odeur putride envahir ta raison ? Non… Tu ne le sens pas. Tu le vis !

La nuit fait vie de la mort, « enspectacle » tes peurs.

Partout où la mort s’effrite, tu sens la vie grandir. Oh, pas une vie d’envies… Une grande vie d’ennui, de douleurs imprécises, d’errances en agonies : du souffre en ta souffrance !

La nuit ne te quitte plus. Tu cours, écrases les tombes de ton ombre décomposée. Tu sens monter la fièvre. La putain-lune-pleine te touche où que tu sois, caresse ton visage, s’introduit dans tes rides pour les creuser encore.

N’ai pas peur mon agneau, le troupeau n’est pas loin.

La nuit, le rêve se décompose et tu ne m’entends plus.

Les ombres t’ont soumis à leur règle du jeu. La ronde macabre se prépare. Les petites ombres noires s’avancent vers ton ombre tombante… A présent, elles t’entourent.

Tu peux te réveiller !

Guillaume n’en peut plus de ce genre de rêve.

Travaillant la nuit et rêvant de la nuit le jour, sa vie est en train de tourner au cauchemar. Comment en est-il arrivé là ? Depuis la venue de ce type étrange, plus rien ne tourne rond. C’est la première fois, depuis un an que la routine est rompue… A bien y réfléchir, elle a été rompue avant.

Le cri qu’il croit avoir entendu venant de Dirus. En fait, il ne parvient toujours pas à détourner son esprit du quartierclown.

Il doit se préparer pour partir travailler et la panique le prend. « Je retourne vers Dirus ! » Cette phrase est venue d’elle-même sans qu’il ne comprenne pourquoi.

Ne pas arriver en retard au cas où il serait encore surveillé…

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