Grimes Partie 8 (La disparition) chapitre 8

« Quelles étaient les missions que te confiait cet Eric ? » La voix du tortionnaire était redevenue plus douce. Seulement, Guillaume n’avait absolument pas pensé qu’on lui poserait cette question. Ce temps de doute et de réflexion est mal interprété par son interlocuteur qui reprend aussitôt la formule musclée. « On ne va pas y passer des heures. Tu ne vas pas me dire que tu ne t’en souviens plus ? Ecoute moi bien, pour l’instant je n’ai pas encore utilisé mes outils, mais si tu me pousses à bout, je n’aurai pas d’autre solution. Tu vois ma blouse ? Elle est blanche. Ma femme l’a lavée hier. Tu ne voudrais pas qu’elle soit obligée de la laver à nouveau ce soir. Tu dois un peu penser aux conséquences de tes actes !… Alors ? Qu’est-ce que tu faisais de beau pour l’Entraille ? Et je ne sais plus si je te l’ai demandé… Où se trouve cette base dont tout le monde parle ? »

Guillaume n’en peut plus. Il sait qu’il finira par parler.

Par dire n’importe quoi sans pouvoir s’arrêter. Il pense à sa mère. Lui a-t-on fait subir les mêmes horreurs ? Ne surtout pas demander de ses nouvelles. L’homme ne sait peut-être rien de sa mère. Elle a peut-être tout simplement fui. Ou bien a-t-elle changé son numéro de téléphone pour qu’il ne puisse plus la joindre. Cela fait beaucoup de suppositions et l’autre s’énerve en face. Il vient de se diriger vers la petite table et prend une sorte de scalpel tordu. Qu’est ce qu’il peut lui dire pour qu’il s’arrête ? Ne pas non plus montrer qu’il a peur. Cela le ferait jubiler.

« Etes-vous prêt, Monsieur Lanvin ? Dans ces cas-là, il faut respirer un bon coup avant et prier le Dieu que vous connaissez le mieux. Ce petit instrument, vous verrez, fait de merveilles. On attaque sous les ongles et cela délie les langues les plus obstinées. Alors allez-vous répondre à mes questions ? » Guillaume ne peut que répondre oui.

Mais cela ne suffit pas. L’autre continue son discours en approchant son scalpel de la main de Guillaume. Il est trop tard à présent. Les minutes qui vont suivre seront des siècles…