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Le Rire du serpent
20 février 2011

Grimes partie 9 (La toile d'araignée) chapitre 7

J’étais certain que vous dormiriez un peu. Cela fait du bien et comme cela je suis persuadé que vous pourrez suivre les méandres de mon récit sans trop de difficultés.

Reprenons notre histoire de cimetière :

Parallèlement à la construction de Dirus, je construisais donc le cimetière-clown. Cette fois, il n’était pas question que Méro soit au courant. J’ai donc orchestré la rumeur de contamination de l’eau, tout en laissant le doute planer.

Tout ce dont Méro devait être certain, c’est qu’une épidémie ravageait le quartier des homosexuels.

J’ai immédiatement pris des mesures radicales en interdisant l’accès au quartier, en faisant détruire tous les immeubles de la périphérie et en faisant creuser un charnier en plein centre du quartier. Des hommes à moi ont fait le travail, aidés par les rescapés du quartier. Il a fallu être très vigilant. Il pouvait très bien y avoir une taupe parmi les homosexuels. J’ai donc demandé à la milice de tirer à vue sur toute personne qui tenterait de sortir du quartier. La section qui a fait ce travail avait tellement peur d’être contaminée que les quelques réfractaires qui tentèrent de s’enfuir furent tués à plus de trois cents mètres de la milice.

J’étais donc tranquille pour construire mon Empire. Le blindage a été justifié pour lutter contre l’épidémie. Un peu comme une centrale nucléaire que l’on bétonne. Et voilà. Les ouvriers ne sont jamais revenus, car j’ai fait envoyer des hélicoptères mitrailleurs sur eux. J’ai expliqué ce geste à Méro comme une mesure de sécurité. Ni l’épidémie, ni le bruit d’un quelconque danger ne devait se transmettre parmi la population.

Méro trouva ma solution expéditive et brutale, mais je crois que cela lui a plu et l’a incité à me faire plus confiance. Bien sûr, l’hélicoptère a tiré à blanc et les ouvriers sont entrés dans la clandestinité de mon petit réseau. Le décor était planté. Le bruit a tout de même fait son chemin et personne n’a osé s’aventurer dans ce quartier. Régulièrement j’ai fait courir des bruits sur ce lieu maudit. Un enfant qui disparaît après avoir fait un pari avec des copains. Une vieille dame qui veut retrouver les affaires de son fils dans les bâtiments désertés. Et caetera… Et caetera…

Ce réseau, voilà quinze années que j’ai commencé à le monter. A présent, il est opérationnel. Je vois dans vos yeux, une multitude de questions. Pourquoi j’ai fait appel à vous, par exemple ? Il me fallait un homme de terrain qui soit capable de réagir vite et bien. Vous venez de réussir avec brio votre examen. En cela, je vous félicite.

Ensuite, il me fallait quelqu’un qui connaisse l’Entraille.

Physiquement parlant bien entendu. Vous vous en rendez sans doute compte depuis deux jours. Seul, mon réseau ne peut rien. Il est opérationnel pour saboter, repérer et renseigner, mais il n’est pas militarisé comme la résistance de l’Entraille l’est.

Tant que j’étais encore Maire, je pouvais utiliser la milice et la police de la Kapitale sans trop de problèmes.

Ces gens-là sont très facilement influençables.

Aujourd’hui, nos efforts conjugués porteront leurs fruits, j’en suis certain. A vous de retrouver vos amis en utilisant mon réseau. Et à vous de leur expliquer l’arme que je leur offre. Je vous fais confiance, mon ami. Nous unirons nos forces contre la tyrannie. Au plaisir de nous rencontrer bientôt…

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