Grimes Partie 10 (L'entraille) Chapitre 9

Journal de bord : trente-septième jour après le troisième exode.

Commandant Fragole au rapport. Notre mission a été un demi échec. Nous avons attendu toute la nuit, cachés derrière la cloison du bureau du nouveau Maire. Au matin, nous avons entendu le branle-bas de combat des miliciens qui se préparaient à accueillir une personnalité. Nous avons attendu le signal des clowns avant d’entrer armes aux poings. Méro se trouvait en face de nous et a été très surpris de nous voir lui tirer dessus. Une seule balle a réussi à atteindre Méro. Sa garde rapprochée était là, prête à agir. Elle a agi.

La riposte a été immédiate. Les balles volaient dans tous les coins. J’ai d’ailleurs pris du plomb dans l’aile dès le début. Le bureau s’est vidé progressivement. Ils reprenaient leur souffle et attendaient sans doute du renfort. Méro n’était plus dans la pièce ; il a du être évacué vers l’hôpital gouvernemental. Nous n’avons pas demandé notre reste. Nous avions trois morts et quatre blessés. Le Lieutenant Palfrais, un des rares qui n’a pas été blessé a couvert notre retraite en posant des charges explosives un peu partout dans le bureau. Il a placé les charges les plus importantes autour du passage qui nous avait permis d’entrer. Ainsi, nous sommes certains qu’ils n’ont pas pu nous suivre. L’opération n’a pas abouti. Tout au moins nous n’avons pas la preuve que Méro ait succombé à ses blessures. Je n’ai pas pu observer la gravité de celles-ci.

En attendant, nous sommes revenus au point de départ.

A quelques nuances près. Nous avons prouvé l’efficacité de notre réseau d’information. Nous avons également  prouvé que nous étions dangereux et capables d’intervenir dans le camp adverse. Nous ne pouvons plus reculer. Méro va tout faire pour nous retrouver et nous détruire. Nousavons pris de l’avance sur le gouvernement. Il faut enprofiter pour ne plus le lâcher. Le temps qu’il seréorganise et qu’il comprenne ce qui a pu se passer.

Demain matin, un point sera fait avec Maigret et mes lieutenants. Nous verrons où cela nous mènera…