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Le Rire du serpent
3 décembre 2010

GRIMES Partie 1(DIRUS) Chapitre 3

Et comme chaque matin, lorsque les enfants de l’Ecole récitent les neuf psaumes, que les adultes travaillent au bon fonctionnement de l’Ordre et que Flipo circule dans les méandres de Dirus avec pour objectif la grande grille bariolée, Mona se maquille. Après s’être dessiné une larme bleue sous le rouge vif de ses paupières, elle se concentre sur le contour de sa bouche.

Fiche pratique :

Le maquillage dans le pays des clowns répond à des règles très précises. La première est matérielle : les seules couleurs disponibles sont le bleu, le rouge et le vert. Un maquillage, une fois choisi, ne peut plus varier. Afin de simplifier le tout, un maquillage ne peut contenir plus de deux couleurs. C’est le meilleur moyen que la milice ait trouvé pour reconnaître sans erreur chaque clown en cas de force majeure.

Dès le départ de son mari, la course peut commencer.

Quand elle sera habillée, clownifiée, elle rejoindra, comme chaque matin le clown-vedette (Bono). Ensemble, ils travailleront au bon déroulement du numéro de l’aprèsmidi.

Voilà quinze ans que cette petite routine s’est instaurée. Voilà quinze ans que Mona et Bono effectuent le même numéro et voilà quinze ans qu’ils passent toutes leurs matinées à le répéter. Je crois que l’on ne peut pas comprendre Dirus si l’on oublie le rituel journalier qui s’y perpétue.

Pour l’instant, comme chaque matin, elle perd un temps incalculable à installer sa perruque rose bonbon…

Flash-back :

C’était la perruque de scène de sa maman. Qu’elle avait l’air idiote, sa mère, avec cette tignasse rose. Pourtant, quand Mona a dû choisir costume et maquillage, elle a opté pour l’héritage culturel et a parodié sa mère. Un hommage sans doute… Une différence reste à noter :

Mona a une tête bien plus grosse que celle de sa mère…

Que de temps perdu pour fixer cette vieille boule de poils ! Mais lorsque sa séance de maquillage sera terminée, elle rejoindra Bono. Encore une fois, il la taquinera sur son éternelle beauté — Ah ! Que les hommes sont hypocrites ! Je défie quiconque de déceler le moindre soupçon de beauté chez une femme-clown fardée de rouge et de bleu (comme sa mère !) — Une fois sous la grande tente de répétition, ils seront tous les deux bien loin de songer au numéro de l’après-midi. Ah ! Mon Daïmon, que la chair est faible !…

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