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Le Rire du serpent
28 février 2011

Grimes Partie 10 (L'entraille) Chapitre 1

Journal de Bord : Vingt-neuvième jour après le troisième exode.

Notre nouvelle vie commence à s’organiser. Notre communauté a une capacité d’adaptation qui me rend toujours admiratif. En si peu de temps, tous ont réussi à prendre leur place et la vie a repris le dessus. Quand cette voix nous a annoncé que les autorités faisaient des recherches dans notre secteur, nous avons été stupéfaits.

Cela faisait presque dix ans que nous étions installés ici.

Ce qui m’inquiète le plus, c’est que la voix appartient à quelqu’un qui nous surveille. Je me sens à sa merci. Si, un jour, elle décide de nous livrer aux autorités, nous ne pourrons rien faire.

Le temps que nous avons perdu ce dernier mois a rendu l’Entraille trop vulnérable. Nous allons devoir reformer notre réseau. Tous les extérieurs qui travaillaient pour nous ont été laissés sans nouvelles. C’est le principe du plan d’évacuation. Nous ne pouvons prendre le risque que l’un d’entre eux nous ait dénoncé. En le prévenant de notre nouvelle position le gouvernement n’aurait plus qu’à nous suivre à la trace. Par contre, il est embêtant qu’Eric n’ait pas eu le temps de rentrer de sa mission. Les clowns nous ont filé entre les doigts aussitôt libérés et je ne comprends pas grand chose de cette affaire.

Bon, revenons au rapport d’aujourd’hui. L’alimentation en eau est rétablie et les sanitaires sont en état. La salle de prière qui a été aménagée hier nous a permis d’organiser la première messe dans de bonnes conditions. C’est une bonne chose pour le moral des troupes. David et Vincent ont commencé à installer les décorations dans le réfectoire. La vie est en train de reprendre le dessus.

J’ai envoyé trois éclaireurs à la surface pour trouver des points de ralliement, des fuites possibles et des contacts envisageables. Je les ai chargés d’établir un plan précis.

Nous allons devoir nous remettre au travail et reprendre le combat. Le sabotage est une bonne méthode pour déstabiliser un gouvernement, mais elle n’est pas assez rapide à mon goût. Les forces de Méro sont encore très solides. A certains moments, je me demande si un jour, la démocratie prendra sa revanche. Cela fait si longtemps que nous nous battons. Les enfants et les jeunes sont tellement endoctrinés… si nous ne faisons pas vite, deux ou trois générations auront oublié ce qu’est la démocratie.

 

 

 

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